- Dégradation de la situation sécuritaire régionale et une dégradation des moyens d’existence;
- Des inondations et des attaques de nuisibles sur les cultures dans le Logone & Char;
- La situation alimentaire reste dégradée dans certains départements, 691 671 personnes en besoin d’assistance alimentaire;
- Le taux de malnutrition aigüe globale chez les 6-59 mois reste très élevé;
- Augmentation des prix des céréales de janvier à février, avec une forte interdépendance des marchés régionaux;
Catégorie : Sahel
Rapport d’analyse de Biomasse Sahel 2019
Points Saillants
Dans l’ensemble, la production de biomasse au Sahel pour la campagne 2019 montre une nette détérioration par rapport aux niveaux de biomasse de 2018. Le Sénégal, la Mauritanie, les zones pastorales du nord du Niger et du Tchad doivent faire l’objet d’une attention importante. Ces zones pourraient faire l’objet d’une saison de soudure précoce et prolongée. En plus des déficits en biomasse, certaines de ces régions sont également affectées par des déficits en eau de surface comme dans le sud-ouest du Tagant (Mauritanie).
Les zones pastorales du Sénégal et de la Mauritanie se remettent encore des sécheresses successives qui se sont produites depuis 6 ans dans ces régions. Ainsi, les impacts des déficits de biomasse seront amplifiés à mesure que les troupeaux décimés lutteront à la quête de pâturages et de l’eau.
Ailleurs, on assiste à des déficits modérés de biomasse dans les zones pastorales du nord du Niger (Zinder et Diffa) à l’Est et dans certaines parties de Tahoua et Tillabéry à l’Ouest. Une situation similaire est observée au Tchad. La plupart de ces zones déficitaires se trouvent à proximité de zones dégageant un excédent. Si la mobilité des troupeaux n’est pas entravée, les éleveurs devraient pouvoir trouver des pâturages. Cependant, dans les zones de conflit ou de banditisme qui s’amplifient fortement dans la région du Sahel (Burkina Faso, Niger – Tillabéry, Tahoua, Diffa – et Mali – Gao, Mopti), cela pourrait être moins évident.
Au vu de ces tendances et de l’important déficit de biomasse, la situation pastorale doit faire l’objet de suivi régulier. Une réponse précoce à la période de soudure au Sénégal et en Mauritanie devraient être entrepris sans délai.
Recommandations
- Consultez le Guide d’alerte précoce d’ACF sur la biomasse disponible à l’adresse : tinyurl.com/alerte-precoce
- Effectuer des évaluations rapides dans les zones déficitaires afin de déterminer les besoins des communautés
- Gouvernement + acteurs humanitaires : Ajuster les plans d’intervention et les dispositions d’urgence pour tenir compte d’une éventuelle période de soudure pastorale précoce en Mauritanie et au Sénégal afin d’inclure éventuellement les interventions suivantes:
- Renforcement des services publics de l’élevage et des organisations pastorales
- Distributions d’aliments pour animaux
- Reconstitution / Déstockage du cheptel
- Soutien vétérinaire et vaccination du bétail
- Transferts monétaires
Cartes Biomasse Sahel 2019
Au Sahel, on observe une situation très variable entre les pays. Alors que l’Est de la région a observé un démarrage normal de la saison végétative, le Sénégal et la Mauritanie à l’Ouest ont accusé deux mois de retard causant d’importants déficits de pâturage. Cette année fait suite à plusieurs années déficitaires dans ces pays augmentant le degré de vulnérabilité des communautés pastorales. Des poches déficitaires de biomasse sont également observées au Niger et au Tchad.
Recommandations :
- Informer les organisations pastorales dans les zones déficitaires et corroborer les informations sur la situation de la biomasse afin de préparer au mieux la transhumance.
- Revoir les plans de réponse et plans de contingence pour faciliter l’adaptation à la soudure pastorale potentiellement précoce dans les zones de déficit.
- Point d’attention sur la pluviométrie : souvent, le cumul de la pluviométrie est utilisé comme proxy pour l’analyse de la biomasse. Or, le cumul pluviométrique peut souvent cacher des nuances importantes, particulièrement si nous avons une forte pluviométrie sur une période très courte suivi par de longues périodes sèches. Cette situation n’est pas favorable à la croissance de la végétation, même si on atteint une pluviométrie cumulative excédentaire. De plus, cela peut causer des inondations destructrices comme ce fut le cas fin août au Guidimakha (Mauritanie) augmentant la vulnérabilité des communautés.
D’ici la fin du mois d’octobre, le bulletin régional ainsi que l’analyse de la biomasse par pays seront disponibles sur ce site.
Pour plus d’informations sur comment lire les différentes cartes, veuillez cliquer ici.
Réseau Billital Maroobè. Situation pastorale au Sahel. Aout 2019
FAITS SAILLANTS
- Situation très inquiétante en Mauritanie et au Sénégal. Le retard dans le démarrage de la saison végétative pourrait ne jamais être rattrapé.
- Ces déficits interviennent dans des zones subissant des sécheresses successives depuis 2016.
- Situation au Mali, au Burkina Faso et au Nigéria proche de la normale, voire excédentaire.
- Poches importantes de déficit en pâturage et en eau au Niger et au Tchad.
- Insécurité persistante au Burkina (Sahel, Est) Mali (Gao, Ménaka, Mopti, Tombouctou, Ségou), Niger (Diffa, sud Maradi, Tillabéry, Tahoua) avec enlèvements pour rançon et vols d’animaux.
- Fortes concentrations d’animaux dans la zone des 3 frontières (Sahel du Burkina, Tillabéry au Niger et Gao au Mali), au Niger à Maïné et Kablewa dans la région de Diffa, à Kellé et Tamaya dans les régions de Zinder et Tahoua.
- Départ précoce en transhumance des animaux de la Mauritanie vers le Sénégal et le Mali.
- Des centaines de ménages déplacés au Mali et au Burkina Faso.
- Remontée des prix du bétail à la faveur de Tabaski et terme de l’échange normal à favorable dans l’ensemble.
Trouvez ici le bulletin sur la situation générale au Sahel. Pour la carte seulement, cliquez ici.
Bulletin d’information : Etat de la biomasse et de l’eau de surface au Sahel à la mi-saison de l’hivernage 2019
L’état de la biomasse au Sahel à la date du 22 aout 2019 est inquiétante particulièrement au Sénégal et en Mauritanie qui enregistrent un retard de démarrage de la saison de plus de 2 mois. Ce retard est d’autant plus inquiétant qu’il sévit dans des zones qui ont déjà observé des déficits importants en biomasse de 2016 à 2018. Cette même situation prévaut dans certaines régions du Niger, à Tillabéry, au Nord de la région de Zinder, à Diffa et dans l’ouest du Mali, particulièrement dans le Nord-Ouest de la région de Kayes, où des déficits importants ont été observés. Au Nord du Tchad, nous notons également quelques précocupations à certains endroits où nous enregistrons des productions de biomasse quasiment nulles. Seuls le Burkina Faso, le Nigéria, le Cameroun et une partie du Mali, présentent des situations moins inquiétantes avec une production proche de la normale à légèrement supérieure à la normale.
Pour accéder au bulletin complet, cliquez ici.
Réseau Billital Maroobè. Situation pastorale. Mars 2019
Faits saillants
• Disponibilité contrastée du pâturage, généralement satisfaisante mais marquée par des poches déficitaires et une diminution progressive. Les déficits les plus importants sont enregistrés en Mauritanie.
• Quand la ressource est disponible, le problème en demeure l’accès difficile, voir impossible, en raison notamment de l’insécurité (Mali, Niger, Burkina Faso).
• Cette mobilité contrariée entraîne de fortes concentrations et du surpâturage, qui provoque, surtout au Mali, une dégradation accélérée des pâturages.
• Transhumance transfrontalière observée de la Mauritanie vers le Mali et le Sénégal ; du Burkina Faso, du Niger et du Nigeria vers le Bénin et le Togo ; du Burkina Faso et du Mali vers la Côte d’Ivoire ; du Mali vers le Burkina Faso et la Mauritanie.
• Sud du Bénin interdit à la transhumance et décision des autorités d’expulser les transhumants de cette zone à partir du 10 mars.
• Mise à disposition par le RBM appuyé par la Coopération Suisse de céréales et d’aliment bétail dans des zones ciblées du Burkina Faso, du Mali, de Mauritanie, du Niger et du Sénégal.
Trouvez ici le bulletin sur la situation générale au Sahel. Pour la carte seulement, cliquez ici.
Ci-dessus, les bulletins et les cartes pour les différents pays:
• Mauritanie: bulletin et carte;
• Niger (Diffa): bulletin et carte;
Réseau Billital Maroobè. Situation pastorale au Sahel à la fin de la saison des pluies 2018
Faits saillants
- La campagne pastorale est globalement meilleure que la précédente qui avait abouti à une période de soudure précoce et particulièrement difficile. Toutefois, elle a été marquée par une forte mortalité du bétail dans certaines zones du Burkina Faso, du Niger, du Sénégal et du Mali, particulièrement en début d’hivernage, suite aux premières pluies qui ont durement affecté des animaux affaiblis par une longue saison sèche ;
- La saison des pluies s’est installée de façon contrastée, avec un démarrage précoce des pluies dans certaines zones et une arrivée tardive dans d’autres. En dépit de l’arrêt des précipitations par endroits, l’hivernage s’est souvent prolongé, même dans la bande sahélienne, jusqu’en octobre 2018 ;
- Les pâturages ont profité de cette situation et ils sont globalement satisfaisants, à l’exception des déficits de la Mauritanie et Sénégal, avec des poches déficitaires dans quelques zones du Mali, du Niger et du Burkina Faso ;
- Les points d’eau de surface ont enregistré un niveau satisfaisant de remplissage et permettront d’abreuver les animaux pendant plusieurs mois avant de faire recours aux puits et aux forages ;
- La situation sanitaire du bétail a été caractérisée par une généralisation des foyers de fièvre aphteuse dans toute la région, ainsi que par l’apparition d’une dermatose cutanée résistante aux traitements usuels au Togo, au Bénin, dans la région Est du Burkina Faso, dans la zone Ouest du Niger et au Nigeria ;
- Le bétail se vend à des prix dont la tendance est contrastée selon les zones d’élevage, en lien avec les disparités constatées dans l’évolution des prix des céréales et des aliments du bétail ;
- De manière générale, les troupeaux n’ont pas encore entamé la transhumance transfrontalière et se trouvent sur les terroirs d’attache ;
- Le problème qui persiste est celui de l’accès aux ressources naturelles dans la zone des trois frontières (Burkina Faso, Mali, Niger), dans la zone transfrontalière Mali-Niger, au centre du Mali et autour du lac Tchad en raison de l’insécurité. A cela s’ajoute le vol de bétail qui prend de l’ampleur. Par ailleurs, les premiers feux de brousse d’envergure ont commencé à détruire des pâturages, notamment dans le département de Podor au Sénégal.
Cliquez ici pour télécharger le bulletin.
Cliquez ici pour télécharger la carte.
Rapport d’analyse de Biomasse Sahel 2018
Points Saillants
Dans l’ensemble, la production de biomasse dans le Sahel pour la campagne 2018 montre une nette amélioration par rapport à la sécheresse de 2017. Cependant, il existe encore au Sénégal et en Mauritanie des zones de déficit préoccupant qui nécessitent une attention toute particulière. Ces zones pourraient potentiellement être sujettes à une saison de soudure précoce et prolongée. Outre le déficit en biomasse, ces zones connaissent un déficit en eaux de surface. Il s’agit de la cinquième année consécutive de déficit en biomasse dans les zones pastorales du Sénégal et de la Mauritanie.
Alors que la majeure partie du Sahel connaît actuellement une « bonne » campagne, les communautés pastorales se remettent encore de la sécheresse de 2017/2018. Ainsi, les impacts des déficits en biomasse seront amplifiés à mesure que les troupeaux décimés auront du mal à trouver du pâturage et de l’eau.
Ailleurs, on assiste à des déficits modérés de biomasse dans l’Est du Burkina Faso, le Centre du Mali (Mopti) et certaines parties de Tahoua et Tillabery au Niger. La plupart de ces zones déficitaires se trouvent à proximité de zones dégageant un excédent. Si la mobilité des troupeaux n’est pas entravée, les éleveurs devraient pouvoir trouver des pâturages. Cependant, dans les zones de conflit ou de banditisme (comme Mopti ou Tahoua), cela peut être moins évident.
Malgré l’amélioration sensible des conditions depuis l’année précédente, la situation pastorale devrait continuer à faire l’objet d’un suivi. Les préparatifs de la période de soudure au Sénégal et en Mauritanie devraient être entrepris sans délai.
Recommandations
- Consultez le Guide d’alerte précoce d’ACF sur la biomasse disponible à l’adresse : tinyurl.com/alerte-precoce
- Mener des évaluations rapides dans les zones déficitaires pour déterminer les besoins des communautés
- Pouvoirs publics et acteurs humanitaires: ajuster les plans d’intervention et les dispositifs d’intervention d’urgence pour tenir compte de la période de soudure actuelle au début de la saison pastorale en Mauritanie et au Sénégal afin d’inclure éventuellement les interventions suivantes:
- Renforcement des services publics de l’élevage et des organisations pastorales
- Distributions d’aliments pour animaux
- Ravitaillement / Déstockage
- Assistance vétérinaire et vaccination du bétail
- Transferts monétaires
Carte Biomasse Sahel 2018
Au Sahel, on observe une situation globalement favorable. Le plupart des pays ont enregistré une régénération de la biomasse et nous sommes dans une situation plus positive par rapport à l’année passée. En outre, nous observons des déficits importants au Sénégal et en Mauritanie et des poches déficitaires dans d’autres parties de la région qui méritent de l’attention.
- Sénégal : Importants déficits dans le Ferlo (régions de Matam, Saint Louis et Louga) et la vallée du fleuve Gambie (Kaffrine & Tambacounda). La situation au Sénégal s’est améliorée de façon considérable comparé à la saison des pluies déficitaire en 2017 (sauf pour Thiès et l’ouest de Louga, où la production de la biomasse et en dessous du niveau de 2017).
- Mauritanie : Déficits importants dans les régions de Brakna, Assaba et Gorgol, avec une situation plutôt favorable dans les Hodhs.
- Mali : Une production de la biomasse globalement favorable, particulièrement dans les régions de Gao, Menaka et Kidal. Néanmoins, on observe des déficits modérées dans la région de Mopti.
- Niger : Une production de la biomasse globalement favorable, sauf dans les régions de Tahoua où on observe des poches déficitaires dans l’ensemble des départements et un fort déficit dans les départements de Torodi et Say (Région Tillabéry).
- Burkina Faso : Une situation globalement stable, avec des déficits dans la région de l’est (particulièrement dans les provinces de Gnagna et Komondjari). On observe des déficits modérés dans la région du Sahel (départements Oudalan et Soum).
- Tchad : Production excédentaire avec aucun déficit noté dans les zones de pâturages habituelles.
Recommandations :
- Informer les organisations pastorales dans les zones déficitaires et corroborer les infirmations sur la situation de la biomasse.
- Revoir les plans de réponse et plans de contingence pour une préparation de la risque d’une soudure pastorale potentiellement précoce dans les zones de déficit.
- Tenir compte des déficits notés dans les analyses multisectorielles pour la prévention et gestion des crises.
- Point d’attention sur la pluviométrie : Souvent, le cumul de la pluviométrie est assimilée comme un proxy pour l’analyse de la biomasse. Or, le cumul pluviométrique peut souvent cacher des nuances importantes, particulièrement si nous avons une forte pluviométrie sur une période très courte, suivi par de longues périodes sèches. Cette situation n’est pas favorable à la croissance de la végétation, même si on atteint une pluviométrie cumulative excédentaire.
Dans les prochaines 2 semaines, ACF publiera les rapports d’analyse de la biomasse.
Note sur l’anomalie « normalisée »: Cette carte différè un peu d’anomalie « classique ». Cela est une anomalie « normalisé » ou la production est mesuré en écart-type (Sigma), une lecture de l’anomalie selon une marge définie autour de la moyenne